Coup de coeur des bibliothécaires 1/2021
Philippe Cosandey, Bibliothèque Braille Romande et Livre parlé
Michel Desmurget, La fabrique du crétin digital : les dangers des écrans pour nos enfants, Seuil 2019
1 livre audio Daisy : 1 CD (26 h. 52 min.), 11087A100
Un livre qui tire la sonnette d’alarme sur les dangers de l’activité numérique pour le cerveau. Notamment parmi les plus jeunes dont la plasticité cérébrale est en plein développement jusqu’à 12 ans. La démonstration débute par le démantèlement du mythe de l’influence bénéfique des nouvelles technologies sur les jeunes, ce dernier étant relayé par les médias, certains pédagogues et, sans surprise, par l’industrie digitale. La seconde partie, appuyée sur les recherches en neuroscience de l’auteur associées à une connaissance approfondie de la littérature scientifique, signale le désastre lié à l’usage abusif et répété. Ces occupations, souvent trop fréquentes, altèrent les aptitudes cognitives et sociales de nos bambins.
Nastassja Martin, Croire aux fauves, Gallimard 2019
Livre Braille Intégral (3 volumes), 80922A200
Nastassja Martin, une anthropologue spécialisée dans les peuples arctiques, effectue une expédition dans l’Extrême-Orient sibérien. Elle est accueillie par un clan d’autochtones, au cœur d’une forêt reculée, au plus près de la nature. Son récit ethnographique va prendre une tournure introspective suite à l’agression d’un ours, qui lui déchiquette le visage. Une confrontation intense et brutale, qu’elle va disséquer à travers un long cheminement. Après plusieurs opérations chirurgicales, pour retrouver un faciès acceptable, elle dépasse la colère et l’abattement pour mieux cerner les changements de ce qu’elle appelle dorénavant une rencontre. Se remémorant le déroulement des évènements elle évoque des rêves prémonitoires et autres éléments liés à l’animisme. Un voyage loin de nos carcans occidentaux.
Benigno Delgado, Bibliothèque Sonore Romande
Aharon Appelfeld, Mon père et ma mère, Ed. de l’Olivier, 2020.
Durée : 6h 56 min. Référence BSR : 69393
Le paysage est bucolique. Une rivière, des cabanes avec jardin où déjeuner des produits frais, apportés par un paysan du coin, à l’ombre des arbres majestueux. Des promenades à cheval dans les montagnes environnantes, dégustant la savoureuse pureté de l’air. Des baigneurs. Des personnages hauts en couleur : l’unijambiste irascible et mystérieux, la belle éconduite, sensible aux charmes de l‘alcool. La cartomancienne, l’écrivain. Des jeunes, de moins jeunes. Des nageurs vaillants et des peureux. Et un couple élégant avec un enfant sensible et timide, qui rêve de devenir un jour, lui aussi, écrivain. C’est lui qui nous raconte les dernières vacances heureuses de son enfance, avec ses parents, si différents mais si complémentaires ! Car nous sommes en Europe centrale, en 1938. Les bruits de la guerre approchent. Et tous les vacanciers sont juifs. Erwin-Aharon survivra, lui, et deviendra ce grand romancier qui nous offre ce livre, son dernier, empreint de délicatesse, de nostalgie et du miracle de la mémoire.