Editorial
Chères lectrices, chers lecteurs,
Lorsque la couleur est enfin arrivée à la télévision en 1968, une grande partie de la population suisse s’en est réjouie. Mais pour environ 10% d’hommes et 1% de femmes, cette grande avancée n’a presque rien changé à leur vie. En effet, pour ces personnes, la reconnaissance des couleurs est difficile si elles sont dyschromates, voire totalement impossible si elles sont achromates.
Dans ce dernier numéro de l’année, vous l’aurez compris, nous allons aborder le thème des troubles de la perception des couleurs. Pour certaines personnes, l’intensité des couleurs, particulièrement dans les tons de rouge et de vert, ne peut être perçue de manière distincte. Elles sont atteintes de dyschromatopsie ou de daltonisme. D’autres ont une vision uniquement en noir et blanc. On parle dans ce cas d’achromatopsie.
Quels sont les mécanismes liés à ces troubles? Ces anomalies sont-elles d’ordre génétique ou peuvent-elles s’acquérir? Des questions scientifiques auxquelles répondront Prof. Borruat et Dr. Thommen dans le premier article de la rubrique Point fort. Puis, Arnd Graf exposera les tests existants de perception des couleurs et expliquera si les verres filtrants peuvent améliorer la vision des couleurs. La thématique sera également traitée du point de vue de deux personnes concernées qui témoignent de leur quotidien sans couleurs ou avec une intensité de couleurs moindre.
Dans la rubrique Plateforme, l’absence de barrières sera à l’honneur. Vous apprendrez comment trois institutions actives dans le domaine du handicap visuel ont réfléchi dès le départ à l’accessibilité dans la construction de leurs nouveaux bâtiments. Puis vous découvrirez comment il est possible de confectionner des albums de souvenirs sonores. Enfin, vous lirez un article sur un projet d’accessibilité de lieux nocturnes qu’un groupe d’étudiants a réalisé pour le Dachstock à Berne.
Cette édition de tactuel présente également l’état des lieux actuel de SELODY, la nouvelle étude de l’UCBA sur l’influence d’un handicap visuel sur la vie de couple, ainsi qu’un compte-rendu sur la conférence internationale du Deafblind International (DBI), réseau international de la surdicécité congénitale et acquise.
Je vous souhaite une excellente lecture de ce numéro et de très belles fêtes de fin d’année.
J’en profite également pour vous remercier de votre fidélité et me réjouis de vous retrouver en mars 2020 avec de nouveaux sujets, reportages et témoignages.
Carol Lagrange, rédactrice édition francophone