Photo : Sébasiten Monachon

Chère lectrice, cher lecteur,

Vous êtes-vous déjà demandé dans quelle mesure les activités culturelles auxquelles vous participez sont inclusives ? En dépit des efforts vers des loisirs sans barrières, nombre d’entre eux restent souvent inaccessibles pour les personnes aveugles et malvoyantes. Le nouveau tactuel examine attentivement l’inclusion dans les loisirs et en parle avec des spécialistes et des personnes concernées.

Vous êtes-vous récemment rendu à un festival, à une comédie musicale ou à un cinéma en plein air ? Vous êtes-vous alors demandé s’il s’agissait d’une manifestation inclusive ? Malgré mes nombreuses années d’activité à l’UCBA, je me surprends parfois encore à ne pas penser aux personnes concernées pendant que je savoure mes loisirs. Sur le moment, ma priorité est bien le plaisir. Il est donc grand temps de passer ce thème à la loupe.
Dans ce numéro, nous avons donné la parole à Janka Reimmann, ambassadrice auprès des médias du groupe régional de Zurich de l’Union suisse des aveugles, qui nous a parlé de son expérience de loisirs plus ou moins inclusifs. Soyez prévenus : le problème, pour les autres, c’est souvent le chien.
Qui dit loisirs culturels dit bien entendu musique. Comment les personnes aveugles ou malvoyantes apprennent-elles à jouer d’un instrument ? Comment déchiffrent-elles une partition ? A ma grande surprise, la notation musicale braille ne joue qu’un rôle marginal, comme en témoigne le portrait de Louisa Amrouche, musicienne et compositrice bernoise impressionnante.
Les visites au musée ont aussi la cote : les reliefs de tableaux les rendent également attrayantes pour les personnes concernées. Silvia Brüllhardt, qui a participé à la conception de quatre reliefs d’un tableau de Paul Klee, dévoile le travail immense qui se cache derrière chacun d’eux.
En outre, un article étudie l’accessibilité des applications. Enfin, nous nous sommes renseignés auprès de trois cliniques afin de savoir comment leur personnel est préparé à la venue de patientes et de patients en situation de handicap visuel.
Cette édition de tactuel est aussi la première à laquelle participe notre nouveau membre francophone du comité de rédaction, Lucien Panchaud, qui succède à Jean Roche. Nous lui souhaitons une cordiale bienvenue dans notre comité. Mais cette édition est également ma dernière. Ma collègue, Nina Hug, partant explorer de nouveaux horizons, je reprendrai seule, à partir d’octobre, la direction du service marketing et communication de l’UCBA. Après dix ans passés à la rédaction de tactuel et près de 40 éditions à mon actif, il est temps, non sans une certaine émotion, de passer le flambeau à notre responsable RP/communication, Kathrin Schellenberg, que vous retrouverez dès l’édition 4 2024 aux commandes de tactuel pour les versions germanophone et francophone.
Je vous souhaite une excellente lecture de ce numéro et le meilleur pour l’avenir.

Carol Lagrange