De l’UCBA 2/2024
Sensibilisation des professionnels de la santé
La Journée mondiale de la surdicécité 2024 est placée sous le signe de la formation des spécialistes dans l’accompagnement, le conseil et la réadaptation des personnes en situation de surdicécité. En Suisse, le personnel médical spécialisé est sensibilisé aux besoins spécifiques des personnes en situation de double handicap sensoriel.
Par Nina Hug
La vue et l’ouïe sont deux sens essentiels qui nous permettent de percevoir notre environnement et de communiquer avec lui. Lorsque les personnes concernées souffrent à la fois d’une diminution de l’ouïe et de la vue, leurs limitations sont diverses. Elles ont par exemple des difficultés à s’orienter dans un environnement qui ne leur est pas familier. De même, la communication et l’accès à l’information constituent pour elles des obstacles. Un soutien adapté à leurs besoins leur permet alors de surmonter ces obstacles et de participer à la société.
Lors de l’action 2024 de la journée de la surdicécité, les organisations oeuvrant pour les personnes sourdaveugles et malentendantes-malvoyantes se rendent sur les lieux de formation du personnel de la santé. Dans les cafétérias d’une dizaine d’institutions, les personnes employées et apprenantes sont invitées à se livrer à une petite expérience : munies des lunettes en carton simulant un handicap visuel sévère et des protections auditives qui leur sont remises, elles peuvent à loisir s’essayer à manger comme le fait une personne aveugle, malvoyante ou sourdaveugle. Ainsi, elles prennent conscience du fait qu’avec un double handicap sensoriel, il est plus difficile de communiquer, plus fréquent d’être isolé et qu’une existence autodéterminée représente un défi de taille pour les personnes concernées. La liste des institutions participant à l’action dans toute la Suisse se trouve sur www.journee-surdicecite.ch.
Un séjour hospitalier, par exemple, constitue un défi bien particulier pour une personne en situation de surdicécité. Lorsqu’un médecin traitant ou un membre du personnel soignant entre dans sa chambre, il doit notamment s’assurer que la patiente malentendante-malvoyante sache qui lui parle. Le cas échéant, la communication peut nécessiter le recours à des moyens auxiliaires spécifiques, à des assistantes et assistants en communication et à des interprètes en langue des signes. Toute cette procédure exige davantage de temps. Lorsque le corps médical ou le personnel soignant est déjà sensibilisé au fait qu’une malvoyance et une malentendance impliquent des limitations dans la communication et l’accès à l’information, il est mieux à même de gérer ces situations. Il suffit de lui fournir quelques pistes pour qu’un séjour hospitalier ne se transforme pas, pour une personne concernée, en un parcours du combattant.