Journée romande d’échange basse vision

Le 11 novembre dernier, 30 professionnels de la basse vision ont participé à la journée romande d’échange basse vision qui n’avait pas eu lieu depuis 10 ans. Au programme de cette journée, des exposés de haute qualité, des essais pratiques, des témoignages et de nombreux échanges fructueux.

Par Carol Lagrange

Durant la matinée, les participants ont pu écouter une présentation de Christian Loser, directeur général d’OptiqueSuisse. Monsieur Loser a présenté la nouvelle loi sur les professions de la santé et ses ordonnances LPSan qui est entrée en vigueur le 1er février 2020. L’objectif de cette loi est de promouvoir la qualité de la formation dans les universités et hautes écoles supérieures et de l’exercice des professions de santé sous leur propre responsabilité professionnelle.

Par la suite, c’est le Professeur Daniel Schorderet qui a pris la parole pour présenter les activités de l’Institut de recherche en ophtalmologie IRO et ses 5 axes de recherche, à savoir l’identification de nouveaux gènes, les maladies neuro-dégénératives de la rétine et raisons de développement de ces maladies, l’observation de mutations géniques dans une salle de culture cellulaire, l’identification de nouvelles molécules pour tenter de soigner certaines maladies et le laboratoire de diagnostic.

Les formations informatiques ont également eu leur place durant cette journée. Blaise Gauchat du Service romand informatique pour handicapés de la vue SRIHV a présenté les formations de base aux techniques de travail adaptées au handicap visuel que les élèves peuvent suivre avant le début des études ou en emploi et dont les objectifs sont de diminuer la fatigue des personnes concernées, augmenter leur efficience et leur faire reprendre confiance.

Peu avant la pause de midi, Karin Schwarz, opticienne spécialisée et experte en réadaptation orientation basse vision, a mené une réflexion sur la place de l’optique au temps de l’électronique. Dans sa pratique, elle observe de nombreuses situations où la personne utilise l’électronique alors qu’elle devrait utiliser aussi des moyens optiques. Qu’est-ce qui est plus facile? Rester à 40cm d’un écran avec un grossissement de 2 fois ou se tenir à 20cm de l’écran avec les lunettes correspondantes et sans grossissement à l’écran?

Dans l’après-midi, Karin Schwarz et Fritz Buser, spécialiste en éclairage, ont pu tester et comparer devant les participants la luminance de différents luminaires. Une luminance très élevée peut bien sûr endommager les cellules de la rétine. L’intensité lumineuse d’un LED contenant de la lumière bleue a également été mesurée par rapport à la lumière du jour afin de démontrer que les LED ne sont pas aussi dommageables qu’une recherche française l’a récemment montré. Puis Karin Schwarz a expliqué avoir effectué un test avec un filtre anti-reflet bleu et un filtre anti-reflet normal qui a une matière spéciale. Le résultat était identique. Vis-à-vis de la personne malvoyante, tout est bien sûr une question d’essai. Il faut évaluer comment la personne concernée se sent avec les différents filtres et intensités et personnaliser en fonction.

La journée s’est poursuivie par le témoignage de deux personnes, respectivement autour de la cinquantaine et de la vingtaine, à propos des lunettes eSight. La personne la plus âgée a toujours été très équipée en termes de moyens optiques. Elle voulait utiliser les lunettes eSight pour une activité de spectateur, mais cela n’a pas été simple. Son champ de vision était trop restreint et elle devait bouger tout le temps la tête. L’utilisateur plus jeune, lui, a employé l’appareil pour capturer les images. Il était content de l’effet rendu (contrastes, couleurs) et cela lui a ramené des images qu’il n’aurait pas vues autrement. La synthèse vocale et la connexion possible sur n’importe quel ordinateur lui ont plu.

Enfin pour clôturer la journée, le Centre pédagogique pour élèves handicapés de la vue CPHV a présenté son concept d’interdisciplinarité dans lequel la vision fonctionnelle de l’enfant est d’abord évaluée en système scolaire, puis différents acteurs interviennent pour les aspects médicaux, thérapeutiques et de réadaptation.

Cette journée d’échange a fait l’objet de nombreux commentaires positifs des participants qui ont apprécié les échanges dynamiques avec les collègues, les remarques et questions des uns et des autres, ainsi que la qualité, la complémentarité et la diversité des interventions.

Prochains cours UCBA:

27, 28 avril et 4 septembre 2020 à Lausanne: Conseils en matière d’éclairage

Intervenant: Gregory Bartholdi

Les participants développent des solutions et conseillent les clients sur l’amélioration de l’éclairage, du contraste et la prévention contre l’éblouissement.

5 mai 2020 à Lausanne: Droit des assurances sociales: Actualisation

Intervenante: Maître Florence Bourqui

Les participants approfondissent et mettent à jour leurs connaissances du droit des assurances sociales

26 mai 2020 à Lausanne : Les bases médicales des handicaps auditif

Intervenant: Dr méd. Raphaël Maire

Les participants décrivent l’anatomie de l’oreille et ses principales pathologies.

25.06.2020 à Lausanne : Les bases médicales des handicaps visuels

Intervenant: David Tabibian

Les participants rafraichissent leurs connaissances médicales utiles dans la pratique du quotidien et élargissent leur répertoire d’actions au niveau des mesures des possibilités offertes par la médecine.

Plus d’informations et inscriptions sur www.ucba.ch/cours ou en vous adressant à formation@ucba.ch.