Editorial 3/2022
Chère lectrice, cher lecteur,
Nous utilisons toutes et tous des moyens auxiliaires dans notre quotidien: une machine à café pour préparer le café, une machine à laver pour laver notre linge ou encore une balance de cuisine pour peser les ingrédients. Imaginez à quel point il serait pénible de devoir allumer un feu pour cuisiner ou de devoir descendre à la rivière pour laver son linge.
Les moyens auxiliaires nous facilitent la vie. Pour les personnes voyantes, ils sont souvent intuitifs et peuvent être facilement utilisés sans avoir à lire le mode d’emploi. Si les concepteurs de produits pensaient aussi aux personnes en situation de handicap au début du développement d’un produit, il y aurait de grandes chances que le produit final réponde alors aux principes du design universel.
Fabian Winter, de la Haute école intercantonale de pédagogie curative HfH à Zurich, nous explique les trois grands principes du design universel et ce qu’il faut pour obtenir un moyen auxiliaire qui puisse être utilisé sans barrières par les personnes en situation de handicap.
Les moyens auxiliaires conçus selon les principes du design universel peuvent être des objets, comme par exemple le lave-linge analogique de Miele, dont parle Davide Sodano du Miele Experience Center à Spreitenbach dans une interview, ou encore le déambulateur pour les personnes malvoyantes, actuellement développé par notre service des moyens auxiliaires sous la direction de Stephan Mörker.
Aujourd’hui, de nombreux moyens auxiliaires ne sont plus analogiques, mais numériques : la plupart du temps ils prennent la forme d’applications pour smartphones, qui permettent aux personnes malvoyantes, mais pas seulement, de commander et d’utiliser différents appareils ménagers.
Le numérique, c’est aussi Internet : des sites web nous permettent de savoir quand passe le prochain train, de nous informer sur le programme culturel de notre ville ou de chercher un artisan. Mais les personnes en situation de handicap sont souvent oubliées lors de la conception des sites web, ce qui donne des sites inutilisables. Lenthe Basant veille à ce que cela n’arrive pas chez Migros. En tant que spécialiste aveugle de l’expérience client, il est responsable de l’accessibilité des apps et du site Migros pour les personnes en situation de handicap, comme il nous l’a expliqué dans l’interview. C’est sûr: derrière chaque outil analogique et numérique se cache beaucoup de travail. Un travail important qui permet aux personnes en situation de handicap d’être plus autonomes dans la vie.
Je vous souhaite une excellente lecture de ce numéro et un bel été.
Carol Lagrange, rédactrice édition francophone